The Monthly Review: Les « stories » du mois de mars
- 02 avril 2025 (5 min)
En bref
Le sentiment des marchés actions américains se dégrade davantage en raison de la confusion politique.
Alors que les perspectives de croissance mondiale divergent, l’exceptionnalisme américain est remis en question.
Les actions de BYD progressent grâce à une percée dans le domaine de la recharge, tandis que les actions de Tesla s'effondrent.
Temps forts
Trump bump ou Trump dump ?
L’euphorie qui a suivi l’élection de Donald Trump est terminée. L’incertitude est restée vive quant aux droits de douane, y compris les droits de douane secondaires, avant l’annonce de droits de douane réciproques sur tous les partenaires commerciaux le « Jour de la libération » en avril. La « période de transition » évoquée par le président a rapidement été interprétée comme une récession imminente aux États-Unis, semant un vent de panique sur les marchés. Les opérations en masse, comme les positions longues sur les actions américaines ou le dollar américain, ont été clôturées dans la précipitation. Par ailleurs, les positions pariant sur la baisse des actions européennes et chinoises ont été rapidement dénouées. Les investisseurs ont réclamé le « Trump Put », c’est-à-dire des mesures de relance susceptibles de stimuler les marchés. À ce jour, toujours aucun signe en vue.
L’exceptionnalisme américain remis en question
Les actions chinoises ont atteint un plus haut sur un an, la Chine ayant annoncé de nouveaux objectifs de croissance et des plans visant à « stimuler vigoureusement » la consommation. Dans le reste du monde, l’Allemagne a approuvé un plan de dépenses de 1 000 milliards d’euros (1 080 milliards de dollars), en faisant sauter le frein à la dette publique, augurant de dépenses « illimitées » dans la défense. Le rendement du Bund à 10 ans a bondi dans la perspective de cette relance de la croissance, signant la hausse la plus importante sur un jour depuis la réunification allemande. Entre-temps, aux États-Unis, Jay Powell de la Réserve fédérale a fait état d’un regain d’incertitude et d’un net recul du sentiment. De son côté, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a appelé à une « période de désintoxication », après que la confiance des consommateurs a connu sa plus forte baisse depuis la pandémie.
BYD passe maître dans la recharge électrique
BYD a atteint un plus haut historique en bourse. Le géant chinois des véhicules électriques (VE) a affirmé que sa dernière technologie de recharge pouvait recharger un véhicule à plein en cinq minutes, rivalisant ainsi avec les stations-service. Entre-temps, Tesla a chuté de plus de 50 % par rapport à son pic de décembre, plombé par le sentiment négatif à l’égard du fondateur Elon Musk. Les fonds de couverture ont gagné près de 16 milliards de dollars en pariant contre le titre au cours des trois derniers mois. Cette chute brutale a donné lieu à des scènes assez inhabituelles sur la pelouse de la Maison-Blanche, où étaient exposés des véhicules Tesla, le président ayant promis d'en acheter une en personne.
Transition énergétique, grande laissée pour compte
Les valeurs des énergies vertes ont chuté à des plus bas de cinq ans, le soutien politique en faveur de l’abandon des combustibles fossiles étant de plus en plus incertain. Aux États-Unis, Donald Trump a gelé le financement des projets verts, retiré les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat et encourage les producteurs de pétrole et de gaz à « forer, bébé, forer ». De son côté, l’UE a assoupli les exigences de la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises. Pour autant, la décision de l’Allemagne d’assouplir son frein à la dette, une concession uniquement obtenue à la faveur du soutien du parti des Verts, devrait se traduire par des investissements indispensables pour développer les infrastructures énergétiques pour la neutralité carbone du pays sur le plan climatique.
À suivre
L’approche erratique de Donald Trump en matière de droits de douane devrait continuer à semer l’incertitude. Les négociations entre les États-Unis et ses principaux partenaires commerciaux seront suivies de près, à la suite des annonces du « Jour de la Libération » concernant les droits de douane réciproques le 2 avril.
Les craintes d’un essoufflement de la dynamique économique américaine face à la hausse des droits de douane et aux suppressions d’emplois fédéraux devraient s’intensifier. Selon une grande banque d’investissement américaine, la probabilité d’une récession aux États-Unis est passée de 30 % en début d’année à 40 %.
Les espoirs de voir se terminer la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui dure depuis trois ans, se sont renforcés après l'annonce d'un cessez-le-feu maritime par les États-Unis à l’issue de pourparlers de paix en Arabie saoudite. Toutefois, le Kremlin affirme que cela ne se produira que lorsque les sanctions contre plusieurs banques russes seront levées.