
The Monthly Review: Les « stories » du mois d’août
En bref

L’administration américaine conclut des accords sans précédent avec les entreprises américaines.
L’évolution de la situation économique américaine pourrait permettre une baisse des taux en septembre.
Avec le lancement de ChatGPT-5, le recours aux outils IA pourrait se généraliser.
Temps forts

Petits et gros accords
Le président Trump a négocié un « petit accord » avec les fabricants de puces avancées Nvidia et AMD, selon lequel 15 % de la valeur des ventes à la Chine sera reversée à l'État américain. Du jamais vu ! Tout aussi inédit, le projet du gouvernement américain de prendre une participation de 10 % dans le fabricant de puces Intel, en difficulté, en échange de subventions accordées sous l'ère Biden. Toujours sur le plan commercial, les États-Unis prolongent les négociations avec la Chine de 90 jours supplémentaires. Dans le même temps, la Suisse a eu la mauvaise surprise de se voir imposer des droits de douane de 39 % sur certaines importations, notamment une taxe sur les lingots d’or, marchandises parmi les plus exportées par la Suisse aux États-Unis.

La Fed toujours sur la sellette
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jay Powell, a évoqué la menace de « nouveaux » risques économiques lors de son allocution à l’occasion du symposium annuel de Jackson Hole. Sa détermination à se fier aux données, malgré les attaques répétées de l’administration Trump, lui a valu une standing ovation de la part de ses collègues banquiers centraux. Le récent virage de l’économie fait craindre une reprise de l’inflation aux États-Unis, compte tenu de la hausse des droits de douane sur les importations, face à la révision à la baisse des chiffres mensuels de l’emploi. Parallèlement, le président Trump appelle à licencier un nouveau gouverneur de la Fed, dans le but d’installer un candidat plus ouvert à ses demandes de baisser les taux d’intérêt. Les probabilités d'une baisse en septembre restaient supérieures à 75 % selon les marchés.

Mieux et moins cher
OpenAI a lancé le très attendu ChatGPT-5. Ce dernier outil IA (intelligence artificielle) offre des capacités enrichies pour moins cher, le but étant d’élargir la demande. Le concurrent chinois, DeepSeek, dont l’outil IA à bas prix a bouleversé le secteur en début d’année, pourrait rivaliser. OpenAI serait en pourparlers en vue d’une future vente d'actions pour une valorisation de 500 milliards de dollars, ce qui hisserait le géant technologique au rang des entreprises privées les plus riches au monde. Ce qui n’a pas empêché le secteur technologique américain de trébucher après la publication d’une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology) affirmant que 95 % des derniers investissements dans l’IA générative ne sont pas rentables.

L’IA, une révolution énergivore
Les poids lourds de la technologie à l’origine du boom de l’IA tentent fréquemment d’atténuer leur impact sur l’environnement en achetant des crédits d’énergie propre. Mais, en réalité, la montée en flèche de la demande des centres de données énergivores exerce une pression considérable sur les réseaux électriques existants, l’écart étant comblé par la hausse des investissements dans les énergies fossiles. Rien qu’aux États-Unis, près de 20 % de la capacité d’électricité provenant du gaz actuellement en développement est spécifiquement destinée aux centres de données. Par ailleurs, l’offensive du président Trump contre les énergies renouvelables a entraîné l’annulation de près de 19 milliards de dollars d’investissements dans les énergies propres, dont le parc éolien offshore de 1,5 milliard de dollars porté par la société danoise Ørsted au large de Rhode Island.
À suivre

Après le licenciement par le président Trump de la commissaire américaine aux Statistiques de l’Emploi, Erika McEntarfer, et de la gouverneure de la Réserve fédérale, Lisa Cook, les investisseurs voient de plus en plus d’un mauvais œil l’ingérence politique. Des questions continueront de se poser quant à l'indépendance et la crédibilité des institutions américaines.
Après le bref repli des valeurs technologiques américaines en août, le secteur devrait continuer d’être scruté de près. Les marchés seront à l’affût du moindre signe indiquant que les investissements massifs dans les technologies d’IA apportent de véritables gains de productivité.
Face au ralentissement de l’emploi aux États-Unis et à la persistance de l’inflation, les commentaires conciliants du président de la Fed, Jay Powell, lors du symposium annuel de Jackson Hole ont donné aux investisseurs un espoir d'assouplissement de la politique monétaire. La banque centrale procédera-t-elle à une baisse des taux lors de sa réunion de septembre ?