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Article | 16 octobre 2019 | Billets des gérants
La Réserve fédérale américaine (Fed) a baissé ses taux d’intérêt pour la deuxième fois en dix ans. La Banque centrale européenne (BCE) a également baissé ses taux et la Banque du Japon a laissé entendre qu’elle pourrait lui emboîter le pas prochainement. Pourquoi cette annonce a-t-elle fait les gros titres ? Parce que ses implications dépassent le cadre des taux d’intérêt que peut vous appliquer votre banque. Intéressons-nous aux taux d’intérêt et voyons pourquoi ils sont importants pour les investisseurs.
D’abord, pourquoi baisser les taux ? Une banque centrale baisse ses taux en réponse à des prévisions de ralentissement de la croissance économique. Les baisses de taux réduisent les coûts d’emprunt. Elles encouragent les entreprises à lever des fonds pour des projets d’investissement et incitent les ménages à emprunter pour leur logement ou pour prendre leurs vacances. Elles dopent la confiance et remettent potentiellement la croissance sur une trajectoire ascendante.
Les baisses de taux donnent souvent un coup de fouet aux marchés actions. Une économie saine doit permettre aux entreprises d’accroître leurs bénéfices et aux investisseurs d’espérer de futurs dividendes. Toutefois, ce n’est pas le cas pour chaque secteur. Les banques, par exemple, peuvent être pénalisées par des baisses de taux. Leurs bénéfices diminuent si l’écart entre le taux d’intérêt de leurs emprunts et celui de leurs prêts se contracte.
Qu’en est-il des marchés obligataires ? Si le cours d’une obligation augmente, son rendement (ou le revenu découlant de cette obligation) baisse. Cours et rendements évoluent toujours dans des directions opposées. Si les taux d’intérêt baissent, les rendements obligataires ont tendance à baisser avec eux, entraînant une hausse mécanique des cours des obligations. Il suffit parfois d’une oscillation des valorisations : des rendements obligataires au plus bas peuvent justifier des cours exorbitants sur les marchés actions et donner lieu à un marché haussier.
Jusqu’où les taux peuvent-ils encore baisser ? Difficile à dire pour la BCE et la Banque du Japon. Ils sont déjà en territoire négatif. La Réserve fédérale américaine dispose encore d’une marge de manœuvre pour baisser les taux. Toutefois, les marchés espèrent déjà toute une série de baisses des taux de la Fed, si bien que ces baisses pourraient ne pas avoir l’effet escompté. L’enfoncement progressif des taux réduit l’efficacité de chaque baisse. Comme l’affirmait l’économiste JM Keynes, c’est comme « pousser sur une corde ».