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Article | 15 janvier 2019 | Actualités
Alors que les États-Unis et la Chine se sont réunis à Washington pour une nouvelle série de négociations commerciales, l’administration Trump a fait monter les enchères en engageant des poursuites pénales contre Huawei. Les accusations vont de l’espionnage industriel à la violation des sanctions contre l’Iran.
Le drame a commencé en décembre lorsque Meng Wanzhou, directrice financière et fille du fondateur de l’entreprise, a été arrêtée au Canada avant une possible extradition vers les États-Unis. La Chine a riposté en criant à la calomnie et à la discrimination. Alors comment le géant des équipements télécoms s’est-il retrouvé au cœur de cette guerre commerciale ?
Huawei est un acteur international de premier plan. L’entreprise fabrique des smartphones, mais aussi les infrastructures de télécoms indispensables à la construction des réseaux mobiles 5G de nouvelle génération. La 5G pourra gérer « l’internet des objets » (IoT), notamment les lignes robotisées des usines et les voitures autonomes. Les données pourront être transmises d’un objet à un autre sans interaction humaine. En outre, les frais de fonctionnement seront nettement inférieurs.
Mais les frais de déploiement de cette technologie révolutionnaire sont très élevés, estimés à 500
milliards d’euros rien que pour l’Europe. En sa qualité de fournisseur « low-cost », Huawei a attiré des clients, ce qui le place directement dans la ligne de mire de la croisade menée par le Président Trump contre la Chine.
Les États-Unis soutiennent que les entreprises américaines se trouvent obligées de transférer leur savoir-faire technologique à leurs concurrents chinois. Ils soupçonnent même qu'une fois installée, la structure télécoms pourrait être utilisée à des fins de surveillance et d’espionnage.
Entretemps, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie ont fait monter la pression, en suggérant à leur tour que, pour des raisons de sécurité, ils n’intégreraient pas Huawei dans l’élaboration de leurs réseaux 5G. Les États-Unis essaient même de persuader la Pologne d’abandonner Huawei, en menaçant d’annuler le déploiement des troupes américaines, le « Fort Trump », prévu sur le territoire polonais.
Et peut-être que la sécurité nationale est réellement en jeu. Étant donné le nombre d’armes qui sont aujourd’hui cybercontrôlées, tout pays maîtrisant la 5G pourrait acquérir une supériorité militaire ainsi qu’un avantage économique.