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Article | 15 avril 2021 | Les Echos
La Maison-Blanche vise la mise en service de 30.000 mégawatts d'éoanes en mer à l'horizon 2030.
Donald Trump critiquait les éoanes, son successeur veut en voir davantage, en tout cas en mer. Alors que Joe Biden présente, mercredi, son plan pour remettre à niveau les infrastructures américaines, la Maison-Blanche a publié lundi ses objectifs à l'horizon2030 pour l'éoa en mer : 30.000 mégawatts (30 GW), soit plusieurs dizaines de parcs, et de quoi alimenter en électricité 10 millions de foyers. « Une industrie éoane en mer florissante créera de nouveaux emplois et des opportunités économiques le long de la côte Atlantique, dans le golfe du Mexique et dans les eaux du Pacifique », affirme la Maison-Blanche.
Les objectifs affichés sont en réalité ceux sur lesquels mise déjà le secteur. « De 2024 à 2030, la nouvelle capacité offshore aux Etats-Unis devrait atteindre une moyenne de 4,5 GW par an et représenter 40 % de la construction annuelle d'éoanes », indiquait déjà la société d'études Wood Mackenzie. Mais l'accélération n'en reste pas moins importante : les Etats-Unis sont à la traîne de l'Europe, avec aujourd'hui seulement cinq éoanes en mer (soit 30 MW) au large de Block Island (Rhode Island) et deux au large de la Virginie. Plusieurs grands projets de 800 à 1.000 mégawatts sont déjà bien avancés, développés par les grands acteurs comme le danois Orsted ou l'espagnol Iberdrola, avec des mises en service attendues ces prochaines années. Avec son partenaire Shell, EDF a aussi sécurisé un « terrain » en mer pour développer des projets au large d'Atlantic City (New Jersey).
La Maison-Blanche a annoncé lundi la mise en développement d'éoa en mer dans une zone d'eaux peu profondes (le New York - New Jersey Bight) entre Long Island et le sud du New Jersey, où des lots seront proposés « fin 2021 ou début 2022 ». Un budget de 230 millions de dollars est aussi prévu pour le développement d'infrastructures portuaires.
Joe Biden, qui a fait de la transition énergétique l'un des piliers de son programme, y voit un bon moyen de promouvoir l'emploi made in USA et de relancer l'industrie nationale. Les 30 GW de projets représentent, selon la Maison-Blanche, 12 milliards de dollars d'investissements et « des dizaines de milliers d'emplois syndiqués bien rémunérés ».
Et pas seulement sur les côtes, déjà bien dotées en emplois, promet l'administration, qui prend pour exemple « les 10.000 tonnes d'acier national que les travailleurs de l'Alabama et de la Virginie occidentale fournissent à un chantier naval texan où Dominion Energy construit le premier navire d'installation d'éoanes conforme à la loi Jones ».
Cette loi exige que les marchandises transportées entre deux ports aux Etats-Unis le soient par un navire construit, détenu et exploité par un groupe américain. Le navire est construit au Texas par le chantier naval Keppel AmFELS et doit être opérationnel en 2023. Il en faudra quatre à six, soit un investissement unitaire de 250 à 500 millions de dollars, pour remplir les objectifs de 2030, estime la Maison-Blanche.