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Article | 22 mai 2019 | Billets des gérants
Pékin a récemment accueilli près de 40 leaders mondiaux à l’occasion de la Conférence de l’initiative One Belt One Road. Cela fait maintenant cinq ans que la Chine a démarré ce grand plan d’infrastructures, conçu pour renforcer son économie et sa sécurité, et dont les économies en développement devraient également retirer des bénéfices considérables. Nous suivons la feuille de route de ce projet orienté vers le long terme.
L’initiative One Belt One Road, également connue sous le nom de Belt and Road Initiative (BRI) (Initiative Ceinture et Route ou « Nouvelle route de la soie »), évoque les images de la mythique Route de la soie utilisée par des commerçants tels que Marco Polo. L’objectif de la Chine est de rétablir ces anciennes routes commerciales, en reliant l’Asie de l’Est à l’Europe de l’Ouest via l’Inde, le Pakistan et l’Europe centrale et orientale. Il va sans dire que l’accroissement des échanges commerciaux s’accompagnera d’une plus grande influence chinoise dans la région.
L’étendue du projet est immense. Les infrastructures matérielles fourniront les transports, les réseaux électriques et les télécommunications. Les liaisons terrestres seront assurées par des voies ferroviaires, tandis que la route de la soie maritime reliera les itinéraires maritimes autour de l’Asie du Sud-Est et de l’Inde jusqu’en Afrique de l’Est. On estime que les pays participants représentent 40 % de l’économie mondiale.
Les infrastructures dites « immatérielles » couvrent les accords commerciaux et la réglementation, en vue d’élargir l’éventail des marchandises négociées librement le long de cette route. La Chine est également désireuse d’établir des liens culturels, en mettant en place des échanges d’étudiants et en développant le tourisme. Les économies en développement situées sur le parcours bénéficieront sans aucun doute d’une connectivité accrue avec leurs voisins eurasiatiques.
Toutefois, les détracteurs du plan, y inclus les États-Unis, soulignent que c’est la Chine elle-même qui sera la grande gagnante sur le plan économique. De juteux contrats ont été accordés à des entreprises de construction chinoises et seront financés par des banques chinoises. On craint également que des pays moins développés ne se trouvent lourdement endettés à l’égard de la Chine d’ici l’achèvement du projet.
Toutefois, l’Italie est récemment devenue le premier pays du G7 à adhérer au programme de la BRI, s’attirant au passage les foudres d’autres membres de l’UE. De toute évidence, l’Italie n’a pas su résister à l’appel des sirènes chinoises, avec à la clé des marchés d’une valeur de 2,8 milliards USD. De son côté, la Chine a profité de la candidature de l’Italie pour tenter de dissiper les accusations de « diplomatie de la dette » (« debt- trap diplomacy ») portées à son encontre. Que ses objectifs soient de nature économique ou stratégique, la vision de la Nouvelle route de la soie est rapidement en train de devenir une réalité.