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Article | 26 janvier 2022 | ESG
Il y a un an, la première hausse de taux post-pandémie était prévue pour avril 2024. Aujourd’hui, les marchés anticipent quatre hausses de taux en 2022. Pourquoi cette intervention est-elle soudainement nécessaire et quels sont les risques ? Et pourquoi est-ce important pour les marchés financiers ? Nous examinons ici les véritables raisons du changement de politique de la banque centrale. Et son effet d’entraînement sur une série de classes d’actifs.
Lorsque les prix des biens et services augmentent au-delà d’un taux annuel acceptable, généralement autour de 2 %, cela peut perturber le bon fonctionnement d’une économie. La demande peut rapidement dépasser l’offre, les acheteurs cherchant à bénéficier des prix d’aujourd’hui avant qu’ils ne grimpent davantage. Il en résulte une ruée vers des biens, des services et une main-d’œuvre de plus en plus rares. Cela signifie que les prix et les revendications salariales augmentent de plus en plus. L’inflation peut également éroder la valeur de l’épargne et des actifs au fil du temps. Le récent taux d’inflation globale de 7 % aux États-Unis a été un signal d’alarme.
La principale option de politique monétaire consiste à augmenter les taux d’intérêt. Cela permet de réduire les liquidités excessives, c’est-à-dire l’argent, qui alimentent la demande. Cette mesure est facile à comprendre et envoie un message clair au public. Si les particuliers ou les entreprises empruntent de l’argent pour financer leurs dépenses ou leurs projets d’investissement, il leur en coûtera désormais plus cher. Ils pourraient ainsi réfléchir à deux fois avant d’emprunter ou bien renoncer. De cette manière, la demande est contenue, l’offre est plus abondante et de nouvelles hausses de prix sont moins probables.
Une hausse rapide des taux d’intérêt peut anéantir les projets de dépenses, de sorte que la montée en flèche de la demande se transforme en offre excédentaire et que les prix s’effondrent. Un épisode désagréable de déflation peut alors se produire. À l’heure actuelle, alors que les économies et les entreprises affichent des niveaux d’endettement élevés post-pandémie, une forte hausse des taux d’intérêt pourrait être particulièrement préjudiciable à l’économie mondiale. En effet, le président chinois Xi Jinping a récemment mis en garde contre de « graves retombées négatives » sur les pays en développement si les grandes économies freinent brutalement leur politique monétaire pour tenter de maîtriser l’accélération de l’inflation.
Le résultat idéal pour les banques centrales serait le fameux scénario « Boucles d’or », dans lequel l’inflation ne serait ni trop chaude ni trop froide. En ayant recours précipitamment aux hausses de taux, on risque d’étouffer la reprise économique mondiale. Avec le risque de provoquer de nouveaux chocs sur les marchés financiers, qui se répercuteraient sur tout, des obligations d’État aux prix de l’immobilier, en passant par les actions de croissance. Les marchés financiers restent très sensibles à la menace d’une disparition de l’argent bon marché. À l’inverse, si la trajectoire de hausse des taux est trop timide, le risque est que les problèmes d’inflation s’installent et persistent pendant de nombreuses années.
Le point de vue d’Architas
Si la croissance économique et les bénéfices des entreprises sont très importants pour les marchés financiers, l’orientation des taux d’intérêt est le facteur le plus critique pour toutes les classes d’actifs. En cas de hausse des taux, les rendements obligataires augmentent par anticipation, ce qui signifie que leurs prix baissent. L’impact se fait d’abord sentir sur les prix des obligations à court terme.
Les actions ont tendance à réagir différemment. Certains secteurs, comme les banques, les matériaux et l’industrie, peuvent être stimulés par les perspectives de hausse des prix et de bénéfices futurs plus importants. Mais les actions de croissance fortement valorisées, dont les meilleures années de bénéfices sont à venir, risquent de subir un impact négatif. De plus, la perspective d’une hausse des paiements d’intérêts pénalise naturellement les secteurs les plus endettés.
Comme toujours en période de volatilité accrue, un portefeuille diversifié peut aider à surmonter les aléas du marché.