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Article | 01 février 2021 | ESG
C’est faux !
Ce mythe puise ses origines dans le fait qu’historiquement, les efforts en matière d’investissement responsable étaient centrés sur les marchés des actions cotées. L’intégration des critères ESG et la production de reportings par les entreprises donnait plus de matérialité aux stratégies d’investissement dites « responsables ». Par ailleurs, certains investisseurs voyaient en ces stratégies un moyen efficace de générer plus de performance, par exemple en améliorant l’efficience énergétique ou en limitant les risques, notamment par le biais du respect des réglementation environnementales.
Mais avec la prise de conscience récente sur les sujets relatifs à l’investissement responsable, les investisseurs et épargnants ont manifesté un fort intérêt pour une finance plus éthique, avec une mise en œuvre généralisée au sein des différentes classes d’actifs. D’un point de vue plus pragmatique, cette généralisation à tous les types d’actifs est une bonne chose car elle permet aux professionnels de l’investissement de travailler de manière plus globale lors de la construction de portefeuille.
S’il est vrai qu’en 2018, par exemple, les actions cotées représentaient plus de la moitié des actifs durables à l’échelle mondiale (voir graphique ci-dessous), les actifs obligataires représentaient déjà plus d’un tiers de ces actifs. Les actifs investis dans des stratégies alternatives, notamment l’immobilier, le capital-investissement, le capital-risque et les hedge funds, représentaient quant à eux plus de 10 % des actifs gérés de manière durable.
Cette répartition illustre clairement qu’en réalité, les stratégies ESG sont proposées dans toutes les classes d’actifs.
Également connues sous le nom de « green bonds », les obligations vertes sont des obligations émises sur le marché par une entreprise ou une entité publique dans le but de financer des projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, transport propre et adaptation aux changements climatiques, etc.). Elles se distinguent des obligations classiques par un reporting détaillé sur les investissements qu’elles financent et le caractère vert des projets financés.²
Depuis 2018, les obligations vertes ont connu une croissance historique. Au niveau mondial, sur cette seule année, les encours ont atteint 580 milliards de dollars, avec potentiellement entre 170 et 180 milliards supplémentaires chaque année.
Poussé par le plan de relance européen et la diversification des émetteurs, le marché des green bonds pourrait battre de nouveaux records en 2021.
Autre exemple de la démocratisation des stratégies responsables, les actifs réels, c’est-à-dire les infrastructures et l’immobilier. Compte tenu du rôle essentiel que jouent ces actifs dans la transition vers une économie plus durable, ceux-ci font l’objets d’investissements massifs. Les investisseurs sont désormais conscients que pour accompagner la croissance urbaine, il est nécessaire d’investir dans des infrastructures telles que les transports dits « propres », les réseaux de données et l’approvisionnement en énergie.
Ainsi, à fin 2019, 135 fonds d’infrastructure français étaient gérés avec une démarche ESG intégrée, soit 77% des véhicules gérés au global et 79% des montants gérés (56 Mds€).³
Par ailleurs, depuis le 23 juillet dernier, le label ISR s’étend aux fonds d’investissement immobiliers, preuve que le secteur immobilier et la classe des actifs réels de manière plus générale ont bel et bien amorcé, eux aussi, la révolution verte.
L’équipe de gestion
Achevé de rédiger le 17 décembre 2020
¹ Source : Global Sustainable Investment Alliance, Revue des investissements 2018 (« 2018 Investment Review »)
² Ministère de la Transition écologique
³ Activité des fonds d’infrastructure gérés en France, AFG et France Invest, mars 2020