The Monthly Review: Les « stories » du mois de novembre
En bref

Les plans d’investissement massifs dans l’IA provoquent une volatilité sur les marchés
La Fed fait face à des retards dans la publication des données.
Les prévisions de Nvidia bondissent, malgré la concurrence qui se profile.
Temps forts

Bulle ou simple secousse ?
Les marchés ont été secoués par des rumeurs de bulle technologique, alors que les géants de la tech ont dévoilé une série de plans d’investissement. Le but est d’accélérer le développement des capacités d’IA (intelligence artificielle). Alors que des plans de plus en plus massifs sont annoncés, les marchés s’interrogent quant à l’horizon d’une possible rentabilité de ces investissements. Oracle et Meta ont été pénalisés par des craintes de dépenses excessives. Certains actifs plus spéculatifs ont été vendus en masse et les marchés des cryptomonnaies ont subi une correction de 1000 milliards de dollars. Cette période de volatilité a été tempérée par les espoirs d’une baisse des taux de la Fed (Réserve fédérale américaine) en décembre.

Des données passées à la trappe
Si le plus long shutdown de l’histoire des États-Unis a pris fin, ses effets n’en sont pas pour autant terminés. Les chiffres de l’emploi du mois de septembre, faisant état d’une légère reprise du chômage, ont finalement été publiés à la mi-novembre. Et certaines données pour octobre risquent de ne jamais voir le jour. Cette absence de données pose un problème, car elle oblige la Fed à naviguer à vue, incapable de juger des perspectives actuelles de l’économie américaine. La volatilité des marchés s’est accrue en raison de ce manque de clarté. Sur les marchés à terme, la probabilité d’une baisse des taux de la Fed en décembre a fortement oscillé entre 30 et 100 %.

Les ventes de Nvidia s’envolent
Nvidia a encore relevé ses prévisions de croissance stratosphérique de la demande pour ses puces IA. Ce rebond s’accompagne d’uneaccélération de la demande pour les centres de données qui utilisent la technologie de l’IA. Nvidia a jusqu’à présent été le grand gagnant du boom de l’IA, avec une part de marché des puces de 90 %, ce qui lui a permis d’afficher des marges et une valorisation vertigineuses. Le titre a toutefois trébuché à l’annonce par Google d’une préférence pour ses propres puces dans son dernier modèle d’IA Gemini. Un revers qui n’est pas sans rappeler le séisme provoqué par DeepSeek. Sans compter que le CEO de Nvidia, Jensen Huang, a entre-temps laissé entendre que la Chine pourrait finalement remporter la course à l’IA, en raison de l’énergie moins chère et de l’assouplissement de la réglementation.

Bilan de la COP au Brésil
Lors de la COP30 qui s’est tenue dans la forêt tropicale brésilienne, l'ancien vice-président américain, Al Gore, a accusé l'Arabie saoudite d'utiliser des « tactiques de blocage » fustigeant la manière dont le Royaume défend âprement ses revenus pétroliers et gaziers. Alors que près de 200 pays se sont engagés à abandonner les combustibles fossiles d’ici 2050 lors de la COP28 il y a deux ans, quelques dizaines de pays militent toujours pour une feuille de route visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles. La question n’a toutefois pas été inscrite à l’ordre du jour officiel de la COP et les discussions se déroulent en marge. À mesure que les négociations avançaient, la pression en faveur d’une feuille de route pour les énergie fossiles restait très controversée.
À suivre

Les principales données publiées aux États-Unis étant retardées voire annulées, les autorités auront du mal à évaluer avec précision les conditions économiques sous-jacentes. De quoi tempérer les anticipations d’un nouvel assouplissement monétaire lors de la réunion de la Réserve fédérale américaine début décembre.
Alors que les efforts diplomatiques pour faire avancer le dernier accord de paix du président Donald Trump en Ukraine se déroulent à huis clos, Kiev et Bruxelles semblent globalement prêts à négocier. L’attention va désormais se porter sur Moscou, alors que le monde attend avec prudence la réponse de la Russie à ce nouveau cadre de paix.
La Première ministre japonaise récemment nommée, Sanae Takaichi, a annoncé sa première initiative politique majeure, dévoilant un vaste plan de relance de 135 milliards de dollars pour stimuler l'économie. Le paquet de mesures devrait inclure des bons d’achat de riz, des aides financières pour les parents et des chèques énergie pour les ménages.